L’Œuvre-Monde et ses lecteurs modernes
Notre société est formée de membres réunis par un culte, celui d’une œuvre-monde, d’une somme romanesque qui inaugure une forme littéraire appelée à un grand avenir. Zola, Proust, Jules Romains et tant d’autres l’ont illustrée et même les séries télévisées d’aujourd’hui en sont les héritières. Le livre de Dominique Massonnaud, Faire vrai, Balzac et l’invention de l’œuvre-monde (Genève, Droz, 2014), analyse l’innovation formelle que constitue La Comédie humaine. La belle conférence qu’elle a donnée à la Maison de Balzac ouvre ce numéro.
Nombreux ont été les lecteurs de cette «cathédrale inachevée». Colette s’y est plongée et l’a admirée éperdument. L’article de Delphine Donson expose les motifs et les expressions de cette admiration. Marcel Aymé considère Balzac comme le premier romancier moderne.
Il l’a écrit en 1950 dans le New York Times et nous remercions Jean-Pierre Belleville, Secrétaire de la Société des amis de Marcel Aymé, de nous autoriser à publier sa traduction de cet article, parue dans le Cahier Marcel Aymé N° 29. Le peintre belge Jean Delville s’inspire de Séraphîta pour créer une œuvre picturale importante qui est le point de départ de l’Art idéaliste. Michel Thiolat rend compte des rapports entre Balzac et Delville.
La Duchesse de Langeais est l’un des romans les plus lus de Balzac. Michael Tilby revient sur les origines et les implications de la fameuse formule : « Ne touchez pas (à) la hache », adoptée par Jacques Rivette comme titre de son adaptation, la dernière en date (2007). La première fut celle de Paul Czinner (1927), muette et bouleversante grâce à une comédienne exceptionnelle, Elizabeth Bergner, que nous avons pu voir en février à la Filmothèque du Quartier latin. Un autre immense cinéaste, Manoel de Oliveira, adaptateur de génie, nous a quittés. Nous lui rendons hommage. Mais, après l’actualité des manifestations à la Maison de Balzac et au Musée Balzac de Sache, c’est l’hommage à notre vice-président et grand ami Roger Pierrot, disparu en mars, qui clôt ce numéro. Le souvenir de sa générosité restera présent parmi nous au même titre que ses inestimables travaux.
Anne-Marie Baron
Sommaire du n° 32
- Le mot de la présidente par Anne-Marie Baron, p. 2
L’ŒUVRE-MONDE ET SES LECTEURS MODERNES
- Une « énorme cathédrale inachevée » à l’origine d’une forme littéraire, par Dominique Massonnaud, p. 5
- Colette dans Balzac, par Delphine Donson, p. 18
- « Souvenirs balzaciens », par Colette, p. 22
- Balzac, le premier romancier moderne, par Marcel Aymé, p. 28
- De Séraphîta à l’Art Idéaliste ; Jean Delville (1867-1953), par Michel Thiolat, p. 32
AUTOUR DE LA DUCHESSE DE LANGEAIS
- Quelques observations à propos de cette hache à laquelle il ne fallait pas toucher, par Michael Tilby, p. 42
- La Duchesse de Langeais. Histoire des Treize (Liebe) de Paul Czinner (1926), par Anne-Marie Baron, p. 52
ACTUALITÉ CULTURELLE
- Reprise du Faiseur, par Anne-Marie Baron, p. 56
- Robert Pierrot, un ami, par Hervé Plagnol, p. 57
- Hommage à Manoel de Oliveira, par Anne-Marie Baron, p. 58
- Les expositions de la Maison de Balzac et du Musée de Saché, p. 59
Couverture : Jean Delville (1867-1953) : Séraphîta-Séraphîtus, 1932. Collection privée.
Publié par la Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac
Administration : Maison de Balzac – 47 rue Raynouard 75016 Paris
Trimestriel – Abonnement annuel : 34 euros
Prix de vente au numéro: 9 euros / numéros doubles: 14 euros
Directrice de la publication: Anne-Marie Baron
Rédacteur en chef : Hervé Plagnol
Dépôt légal 2003. ISSN 0249-6844. N° de Commission paritaire: 1216G91218
Impr. de Champagne – ZI Les Franchises – 52200 LANGRES