Balzac, Sue, Dostoïevski, Zola, Simenon, influences et concurrences
Chers amis,
Je vous imagine, comme moi, confinés en ville ou à la campagne, ou plutôt, comme les artistes invités dans des lieux prestigieux, en résidence chez vous et relisant encore La Comédie humaine. En voici quelques nouvelles lectures très stimulantes.
Balzac écrit en 1838 dans la préface à l’édition Werdet de La Femme supérieure, La Maison Nucingen et La Torpille : « Moi comme tout autre, je voudrais trafiquer du talent que je puis avoir, le peser au poids de l’or, pourtant je ne mentirai jamais afin d’en augmenter le prix, fût-il destiné à me procurer le nécessaire ; mais sans falsifier les œuvres de mon esprit, je tâcherai de les vendre le mieux que je pourrai. » Jonathan Paine, dans son passionnant essai Selling the story. Transaction and narrative value in Balzac, Zola, Dostoevsky (Harvard University Press, 2019), propose une grille de lecture économique nouvelle montrant le caractère expérimental de Splendeurs et misères des courtisanes dans sa propension à lutter contre la concurrence en testant, par un mélange explosif des genres, la volonté d’investissement d’un public friand de feuilletons et sa capacité critique.
À travers toutes les occurrences du fameux passage du Père Goriot sur le mandarin, Isabelle Hoog Naginski dévoile avec bonheur, de Rousseau à Dostoïevski, « une série privilégiée d’intertextes reliés entre eux de diverses façons ».
Enfin Hervé Plagnol signale toutes les différences entre Balzac et Simenon, considéré comme « le Balzac du XXe siècle » et démonte ainsi habilement ce cliché qui a la vie dure.
Nous venons jusque chez vous pour vous tenir compagnie et vous offrir les textes des conférences passées et de celles à venir. Très bientôt, je l’espère ! Vous nous manquez.
Anne-Marie Baron
Sommaire
Le mot de la présidente, par Anne-Marie Baron, p. 2
BALZAC, SUE, DOSTOÏEVSKI, ZOLA, SIMENON… : INFLUENCES ET CONCURRENCES
- Selling the story : Balzac aux prises avec le marché du livre, par Jonathan Paine, p. 5
- Balzac et Dostoïevski : Le texte du mandarin, par Isabelle Hoog Naginski, p. 21
- Simenon n’est pas le Balzac du XXe siècle, par Hervé Plagnol, p. 38
- Balzac chez Simenon : textes de Georges Simenon, p. 43
Illustration de couverture : Le Cabinet de lecture, de Johann Peter Hasenclever (1843).
Publié par la Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac Administration : Maison de Balzac – 47 rue Raynouard 75016 Paris – Trimestriel : Avril 2020 – Abonnement annuel : 38 euros Prix de vente au numéro : 10 euros / numéros doubles : 16 euros Directrice de la publication : Anne-Marie Baron Rédacteur en chef : Hervé Plagnol.
Ont participé à ce numéro : Anne-Marie Baron, Isabelle Hoog Naginski, Jonathan Paine, Hervé Plagnol
Couverture : Luc-Olivier Baschet
Dépôtlégal 2005. ISSN 0249-6844. N° de Commission paritaire : 1223G91218 Impr. Bialec SAS — Zone Activités Heillecourt Est 54183 HEILLECOURT CEDEX