Art et pittoresque au XIXe siècle, Nodier, Balzac, Gautier
Le mot de la présidente par Anne-Marie Baron
Chers amis,
Anne Martin-Fugier ouvre ce numéro double, qui s’annonce déjà comme un numéro «collector», en nous rappelant la belle conférence qu’elle a donnée sur la condition des artistes du XIXème siècle, peintres, musiciens et écrivains, bohèmes ou bourgeois.
Le premier XIXème siècle apparaît comme voué à une ambition artistique très partagée : le pittoresque, mis à la mode par Charles Nodier et le baron Taylor, dont les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France (1820-1878) ont été exposés et admirés dans les deux superbes expositions de la Fondation Taylor et du Musée de la Vie Romantique. Jérôme Farigoule, conservateur en chef de ce musée, nous commente cet événement.
Anch ‘io son pittore, s’écrie Balzac, reprenant à son compte la fameuse exclamation du Corrège devant un tableau de Raphaël. Ne s’est-il pas voulu autant peintre qu’historien ou romancier ? Si sensible au pittoresque parisien et provincial, il a été l’un des principaux tenants de ce mouvement littéraire, lui qui a longtemps projeté une Histoire pittoresque de la France, abandonnée, on le sait, au profit des Études de mœurs au XIXème siècle. Tim Farrant analyse brillamment les formes du pittoresque balzacien et Michael Tilby campe avec son humour habituel un Balzac chiffonnier à travers les apparitions rarissimes de ce personnage qu’il repère dans La Comédie humaine.
Marie-Hélène Girard analyse avec finesse la « pensée pittoresque » de Théophile Gautier, véritable système esthétique qui accompagne la révolution picturale de 1830.
Enfin Marshall Olds nous donne une note sur La France pittoresque d’Abel Hugo, qui complète parfaitement ce dossier.
C’est sans doute cette attention à l’aspect pictural et au montage des fragments narratifs qui explique la parenté entre l’œuvre de Balzac et celle d’un immense cinéaste, Orson Welles, dont on a célébré cette année le centenaire.
Le récit par Pierre Jomier de l’excursion que nous avons faite à Troyes au mois d’avril dernier permet de mesurer la présence de l’histoire politique et économique de cette région et l’impact de l’architecture et de la pensée médiévales sur l’œuvre de Balzac.
Enfin, l’hommage à M. le professeur Kazuo Kiriu, décédé en mai et très regretté, qui a tant apporté aux chercheurs balzaciens, clôt ce numéro.
Bonne rentrée, chers amis, en notre compagnie !
Sommaire du N° 33/34
Le mot de la présidente par Anne-Marie Baron, p. 2
ART ET PITTORESQUE AU XIXème SIÈCLE, NODIER, BALZAC, GAUTIER
- Figures de l’artiste au XIXème siècle, bohèmes et bourgeois, par Anne Martin-Fugier, p. 5.
- Le pittoresque chez Nodier : un regard renouvelé, par Jérôme Farigoule, p. 18
- Note sur La France pittoresque d’Abel Hugo, par Marshall C. Olds, p. 26
- Balzac et le pittoresque, par Tim Farrant, p. 27
- Théophile Gautier et la « pensée pittoresque », par Marie-Hélène Girard, p. 49
- Le chiffonnier de Balzac, par Michael Tilby, p. 65
ACTUALITÉ CULTURELLE
- Orson Welles et Balzac, par Anne-Marie Baron, p. 69
VIE DE LA SOCIÉTÉ
- Les amis de Balzac à Troyes : un haut-lieu de la politique selon Balzac, par Pierre Jomier, p. 78
- Rachi de Troyes, d’après l’Encyclopaedia Universalis, p. 86
- Hommage à M. le professeur Kazuo Kiriu, par Anne-Marie Baron, p. 89
Couverture : Hippolyte Victor Valentin Sébron (Caudebec-en-Caux, 1801 – Paris, 1879).
Intérieur d’une abbave en ruine. 1848 : Meaux, musée Bossuet.
Publié par la Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac
Administration : Maison de Balzac – 47 rue Raynouard 75016 Paris
Trimestriel – Octobre 2015 – Numéro double – Abonnement annuel : 34 euros
Prix de vente au numéro: 9 euros / numéros doubles: 14 euros
Directrice de la publication: Anne-Marie Baron
Rédacteur en chef : Hervé Plagnol
Dépôt légal 2003. ISSN 0249-6844. N° de Commission paritaire: 1216G91218
Impr. de Champagne – ZI Les Franchises – 52200 LANGRES