Courrier Balzacien : n° 55 – Été 2021

Prisons du regard et œil espion

Le Mot de la Présidente

Espion es-tu là ? Chez Balzac le regard espion est partout. Chez les professionnels de la police civile ou politique comme Corentin dans Une ténébreuse affaire bien sûr, mais aussi, comme le montre Isabelle Michelot, dans la vie sociale et dans la vie privée, à Paris ou en province. Et elle souligne un fait intéressant : l’inconsciente connivence de l’espion et de l’espionné, qui finit par perdre à ce jeu sa liberté et même la vie. La peur n’est-elle pas la pire des prisons, avec le mensonge qui en est la conséquence ? Clémence Jules, quoique protégée par le tout-puissant Ferragus, y cède pour son malheur.

Mais comment lire Balzac ? Quand et par où faut-il commencer à le lire ? Les réponses sont aussi diverses que les personnalités à qui nous les avons posées : Claudie Bernard, Jean-Paul Kauffmann, Fanny Ardant, Lucette Besson, Christian Dubreuil. Chacun a son Balzac. Vous pouvez tous nous écrire pour nous dire quel est le vôtre.

Enfin, nous rendons un hommage ému à Paul Métadier, mécène des temps modernes, qui, en créant le musée Balzac à Saché, nous laisse une mine de souvenirs. On peut y retrouver avec émotion Balzac adolescent, puis romancier inspiré par le paysage de la vallée du Lys, écrivant dans cette chambre et dérangé par la cloche des repas. Merci à ce cher ami disparu pour tout ce que nous lui devons et à Isabelle Lamy pour le soin avec lequel elle conserve ces trésors.

Bonnes vacances à tous en notre compagnie !

Anne-Marie Baron

Sommaire n° 55

Prisons du regard et œil espion

• Le mot de la présidente, par Anne-Marie Baron, p. 2

LES PRISONS DU REGARD

• Œil espion et enfermement, par Isabelle Michelot, p. 5
• Figures de l’espion : Ferragus et Une ténébreuse affaire, p. 20

DOSSIER : COMMENT LIRE BALZAC

• Réponses à notre questionnaire sur « Comment lire Balzac », p. 25
• Eugénie Grandet, entre roman et cinéma, par Anne-Marie Baron, p. 39

HOMMAGE

• Paul Métadier, mécène des temps modernes, par Anne-Marie Baron, p. 48

Couverture : L’agent secret Corentin (à gauche), par Eugène Lampsonius et Peyrade, par Bertall, illustrations pour Une ténébreuse affaire.