Du 6 au 16 décembre 2018 à la Cinémathèque française
Films, rencontres, conférence, en partenariat avec le Festival du film muet de Pordenone et la Société des Amis d’Honoré de Balzac.
Les films
Jeudi 6 décembre Ouverture du cycle
- Cousine Bette (La), Max de Rieux / France / 1927 / 105 min : à 20h00
Vendredi 7 décembre
- Narayana, d’après La Peau de chagrin, Léon Poirier / France / 1920 / 67 min : à 19h30
- Homme du large (L’), d’après Un drame au bord de la mer, Marcel L’Herbier / France / 1920 / 85 min : à 21h15
Samedi 8 décembre
- Auberge rouge (L’), Jean Epstein / France / 1923 / 80 min : à 15h00
projection suivie de la table ronde - Balzac au temps du cinéma muet, avec Anne-Marie Baron, Xavier Giannoli et Jean-François Rauger : à 16h30
- Peau de chagrin (La), Ernest C. Warde / Etats-Unis / 1920 / 63 min : à 20h00
- Père Goriot (Le), Jacques de Baroncelli / France / 1921 / 63 min : à 22h00
Dimanche 9 décembre
- 3 adaptations courtes de La Grande Bretèche
- Chambre scellée (La), D. W. Griffith / États-Unis / 1909 / CM / 11 min : à 14h45
- Grande Bretèche (La), André Calmettes / France / 1909 / CM / 8 min : à 14h45
- Spergiura!, Arturo Ambrosio, Luigi Maggi / Italie / 1909 / CM / 35 min : à 14h45
- Eugénie Grandet, Emile Chautard / France / 1910 / 35 min : à 14h45
- Ferragus, Gaston Ravel / France / 1923 / 35 min : à 16h00
- Paris at Midnight, d’après Le Père Goriot, E. Mason Hopper / Etats-Unis / 1926 / 62 min : à 18h15
- 2 adaptations de La Duchesse de Langeais
- Duchesse de Langeais (La), Paul Czinner / Allemagne / 1926 / 7 min : à 20h00
- Madame de Langeais, André Calmettes / France / 1910 CM / 47 min : à 20h00
Rencontres et conférences
Balzac au temps du cinéma muet. Table ronde avec Anne-Marie Baron, Xavier Giannoli et Jean-François Rauger : samedi 8 décembre 15h00 à 17 h 20
Dimanche 16 décembre
Programme qui remplace celui du samedi 8 décembre, sans la table ronde malheureusement.
- Auberge rouge (L’), Jean Epstein / France / 1923 / 80 min : à 15h00
- The dream cheater, Peau de chagrin (La), Ernest C. Warde / Etats-Unis / 1920 / 63 min : à 17h30
- Père Goriot (Le), Jacques de Baroncelli / France / 1921 / 63 min : à 19h00
Les trois films seront présentés par Anne-Marie Baron
LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
51 rue de Bercy
75012 Paris
Métro Bercy Lignes › 6 – 14
Bus › 24 – 64 – 87
Si l’on considère que le cinéma est peut-être le dernier art narratif du XIXe siècle, on ne devrait pas s’étonner du nombre d’adaptations de romans d’Honoré de Balzac qui furent tournées depuis ses origines. Programmation d’une série de titres, venus de tous les pays, qui témoignent de la façon dont les œuvres de l’auteur de La Comédie humaine ont inspiré cinéastes et scénaristes durant la période muette.
Balzac, scénariste
Un mari jaloux emmure, dans le cabinet où elle l’a caché, l’amant de sa femme, qui lui a pourtant juré qu’il n’y avait personne : c’est Spergiura!, adapté en 1909 par Arrigo Frusta de la nouvelle La Grande Bretèche, qui inaugure la « série d’or » des productions Ambrosio. Ce court métrage réalisé par Luigi Maggi, interprété par Mary Cleo Tarlarini, Luigi Bonnelli et l’un des grands séducteurs du moment, Alberto Capozzi, est l’un des premiers films à faire l’objet d’un catalogue-programme pour son lancement. L’année suivante, l’Ambrosio tourne une autre version, dont il ne reste que le scénario et des photos : La Stanza segreta, de Luigi Maggi (et Giuseppe Gray probablement). Quatre adaptations au moins de cette nouvelle voient donc le jour en 1909, une – sinon deux – en Italie, une en France, La Grande Bretèche d’André Calmettes, avec Véra Sergine et André Calmettes. Et deux aux États-Unis : Entombed Alive, production anonyme de Vitagraph, et, pour Biograph, The Sealed Room de D. W. Griffith, la plus théâtralisée, avec Arthur Johnson, Marion Leonard, Henry B. Walthall et, comme figurants, Mary Pickford et Mack Sennett.
Car le côté feuilletonesque et spectaculaire de La Comédie humaine, sa profondeur philosophique et son ambition de créer un genre total capable de créer l’illusion de la vie au lieu de la représenter platement, l’ont imposée aux cinéastes, qui l’adaptent d’emblée, au même titre que la Bible. D’autant plus qu’ils y trouvent un découpage pré-cinématographique. Cette belle rétrospective le montre, nouvelles mélodramatiques, grands romans réalistes et contes philosophiques font le miel du cinéma des premiers temps, en quête de scénarios et de légitimité. Entre 1906 et 1927, au moins quatre-vingt-deux adaptations ont été soit produites, soit en projet dans des studios d’Europe et d’Amérique du Nord. […]