Baudelaire, Balzac et la modernité
Le mot de la présidente
Chers amis,
En août 2017, ont coïncidé le cent cinquantenaire de la mort de Baudelaire et le 167ème anniversaire de la mort de Balzac. Ces deux immenses génies sont frères. Le poète est l’un des rares à avoir compris en son temps le talent visionnaire du romancier, déjà frappé de l’épithète indélébile de réaliste. Nous avons voulu commémorer ces dates et mettre en évidence les extraordinaires affinités de ces deux géants du XIXème siècle en republiant, avec l’aimable autorisation de Svend Eric Larsen, membre du comité de rédaction de la prestigieuse revue danoise Orbis literarum, que nous remercions vivement, un article pénétrant de Pierre-Georges Castex, notre maître à tous, paru en 1957.
La poétique balzacienne, comme celle de la Bible, se joue de l’opposition binaire qui prévaut en Occident entre prose et vers. Encore faut-il comprendre comment. « Rien ne se dénoue poétiquement dans la nature », écrit Balzac. Lucette Besson, avec sa finesse habituelle, porte son attention sur les dénouements balzaciens, pour tenter de distinguer ces deux notions, le « vrai » (ou la « nature ») et le « poétique », dans quelques-uns des romans de la Comédie humaine.
Enfin, notre aimable et efficace trésorier Pierre Jomier retrace la belle journée que nous avons passée à Issoudun grâce à une de ces organisations sans faille dont il a le secret. Nous en profitons pour vous donner quelques pages sur et du roman La Rabouilleuse, malencontreusement intitulé dans l’édition Furne Un ménage de garçon. A la fois scène de la vie parisienne et scène de la vie de province à Issoudun, cette intrigue foisonnante révèle, tout autant qu’un contexte historique et social bien daté, les fantasmes familiaux de Balzac, fils mal aimé, frère jaloux, génie méconnu. Comme le signale Claude Duchet dans la notice de l’édition Acamédia, le règlement de comptes y prend la forme insoupçonnable du feuilleton qui entend rivaliser, par son titre et ses nombreuses péripéties, avec Les Mystères de Paris d’Eugène Sue et son héroïne, Fleur-de-Marie, surnommée La Goualeuse.
Bonne lecture et bonne rentrée aux Amis de Balzac !
Anne-Marie Baron
Sommaire du N° 42
Le mot de la présidente, par Anne-Marie Baron, p. 2.
BAUDELAIRE, BALZAC ET LA MODERNITÉ
- « Balzac et Baudelaire », par Pierre-Georges Castex (Orbis literarum,1957), p. 5.
- Le Salon de 1846 : « de l’héroïsme de la vie moderne », par Charles Baudelaire, p. 24.
LE « VRAI » ET LE « POÉTIQUE »
- Sur quelques dénouements de La Comédie humaine. Du « vrai » et du « poétique », par Lucette Besson, p. 27.
LES AMIS DE BALZAC A ISSOUDUN
- Les Amis de Balzac à Issoudun, par Pierre Jomier, p. 39.
- Extrait de La Rabouilleuse : Les deux frères Bridau, p. 42.
- La place particulière d’Issoudun, par Nicole Mozet (La ville de province dans « La Comédie humaine »), p. 44.
- Issoudun, la ville de la Désœuvrance, par Amédée Ponceau, p. 47.
LES MUSÉES ET BALZAC
- II cinquecento a Firenze, une exposition très balzacienne au Palazzo Strozzi de Florence, par Anne-Marie Baron, p. 55.
- Musée Balzac de Saché : un automne consacré à Rodin, p. 59.
Couverture : Portrait photographique de Baudelaire, par Nadar.
Ont participé à ce numéro : Anne-Marie Baron, Lucette Besson, Pierre Jomier, Nicole Mozet.
Publié par la Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac
Administration : Maison de Balzac – 47 rue Raynouard 75016 Paris
Trimestriel – Octobre 2017 – Abonnement annuel : 34 euros
Prix de vente au numéro : 9 euros / numéros doubles: 14 euros
Directrice de la publication : Anne-Marie Baron
Rédacteur en chef : Hervé Plagnol
Couverture : Luc-Olivier Baschet
Dépôt légal 2005. ISSN 0249-6844. N° de Commission paritaire: 1216G91218
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